David Malkin a 45 ans lorsqu’il rejoint deux de ses sœurs, installées à Paris depuis les années 1930, qui ont survécu à la guerre. Les autres membres de leur famille ont, soit émigré en Israël, soit péri dans la Shoah par balles.
Dans la Ville Lumière, Malkin fait partie d'un groupe d'artistes juifs étrangers qui animent les cafés de Montparnasse à la rencontre du Paris qui les avait tant fait rêver. Il se lie avec Mané-Katz, Poliakov, Marian, Giacometti.... Au Select, son café préféré à Montparnasse, retrouve des amis perdus de vue depuis Jérusalem: la sculptrice Chana Orloff, le peintre Reginald Weston et la chanteuse Braha Zefira.
En 1956, Malkin obtient le prix de sculpture de l'exposition "Jour de l'Indépendance d'Israël" à la galerie Katz à Paris et, la même année, il participe à l'Exposition Internationale des Arts Plastiques Contemporains au Musée des Beaux-Arts de Paris.
L'influent critique d’art Waldemar-Georges, tenant Malkin en haute estime, le range parmi les artistes juifs de l’Ecole de Paris dans une étude intitulée « Les artistes juifs et l'Ecole de Paris », reprise dans Combat Art (6 avril 1959 - n°57). Il qualifie son œuvre de « véritable révolution sculpturale ».
David Malkin fréquente l’académie de la Grande Chaumière. Il dessine à tout moment sur des carnets de croquis et prépare des projets de sculptures. Il s'inspire également du spectacle de la rue et des parcs, notamment des joueurs de dames et d’échecs au Jardin du Luxembourg. Il s'amusait aussi à croquer les célébrités du Quartier Latin.
Il reçoit le soutien du célèbre peintre André Lothe. Par amitié, celui-ci l'accueille dans son atelier pour qu'il bénéficie d'un espace plus adapté à la sculpture que son petit logement sous les toits parisiens. Il lui permet également, à titre gracieux, de suivre l’enseignement de peinture de son Académie à Montparnasse.
Malkin revient donc progressivement à la peinture. En tant que peintre, il fait le même parcours qu’il fit en tant que sculpteur. Il explore ses sujets avec des variations stylistiques, comme s’il faisait des gammes, allant du réalisme au cubisme, du figuratif à l’abstraction.
Durant 40 ans, des silhouettes évoquant son passé, notamment celles des Hassidim hantent tout son œuvre. Il réalise dans les années 1960 et 1970 une série de tableaux en hommage aux victimes des pogroms et de la Shoah. Par ailleurs, il peint des compositions denses, aux nuances chromatiques subtiles et raffinées, qui laissent deviner des masques mystérieux et parfois tragiques.
Malkin peint sur toile et sur papier jusqu’au milieu des années 1960. Puis, il adopte définitivement le support papier. Il peint sur du papier japon, du papier velours ou cartonné, strié, ondulé, métallisé. Il se démarque des usages en choisissant de petits formats atypiques. Malkin disait de lui-même avec humour qu’il créait «de grandes œuvres sur de petits formats».
Ses œuvres sont très rarement datées. Elles sont répertoriées par tranche de 5 ou 10 ans, d'après l'évolution de son style et de ses périodes.
Durant les années 1980, ses compositions deviennent plus sereines pour la plupart déclinées en tons pastels. En 1982, il fait une exposition personnelle de peintures et sculptures au Centre d'Art et de Culture Israël Jefroykin et, en 1984, au Centre Rachi à Paris.
En 1987, sa rencontre avec Jean-Pierre Arnoux (marque un tournant heureux dans son parcours. La galerie Arnoux, au cœur de Saint-Germain-des-Prés, spécialisée dans l’art des années 1950-1960, adopte l’artiste et expose son œuvre encore aujourd'hui.
Dans les années 1990, Malkin découvre la Corse et tombe sous le charme de l’île de beauté et de sa luminosité. Les tableaux de cette dernière période se caractérisent par leurs couleurs éclatantes et leur composition totalement abstraite.
David Malkin s'arrête progressivement de peindre après la disparition de Ruth, sa femme, en novembre 1995. Durant ses dernières années, il continue néanmoins à dessiner et écrire constamment dans les petits carnets qu'il a toujours sur lui et qu'il remplit depuis plus de 40 ans. Il décède à Paris en août 2002, un carnet à ses côtés où il aura dessiné jusqu'au dernier moment.