Florence

Même si en 1947 Malkin est un artiste confirmé, il choisit de profiter de sa bourse d'études pour s'inscrire à l’Académie des Beaux-arts de Florence, en Italie. Il y approfondit ses connaissances en sculpture classique et en anatomie. Il y retrouve aussi Maddalena, une jeune étudiante des Beaux-Arts qu'il avait rencontrée en 1945 et qu'il l’épouse en secondes noces en 1950. Maddalena se convertit au judaïsme et choisit désormais de s’appeler Ruth. De leur union naîtront deux filles, Shira, à Florence en 1953, et Yona, à Paris en 1957.

Le couple bohème fréquente la communauté internationale d’intellectuels et d’artistes du Florence d’après-guerre. Ils sont très proches du sculpteur Giacomo Manzù et des peintres Carlo Carrà et Massimo Campigli. En 1950, Malkin reçoit le Prix de l’Académie des Beaux-Arts de Florence. En 1951, il expose à Rome en tant que sculpteur aux côtés du peintre israélien Mordechai Levanon. De retour à Florence, il participe en 1952 à l'exposition "Mezzo Secolo d'Arte Toscana" au Palazzo Strozzi et, en 1955, il fait successivement deux expositions personnelles dans les galeries Il Numero et La Cava.

En 1954, il y a sept ans que Malkin a quitté son pays. L'Etat d'Israël a été créé alors qu'il était loin. Il est par ailleurs hanté par la révélation tardive que sa mère, son frère Lazar et sa sœur Bethia ont été tués en Bessarabie lors de la Shoah par balles. Il entreprend un projet de monument commémoratif en hommage aux victimes.

Même s'il est heureux à Florence, il aspire à retrouver ses racines. C'est dans ce contexte nostalgique qu'il crée des sculptures composées de lettres hébraïques. Deux d’entre elles, notamment, traduisent de manière architecturale le verset d’un psaume de David : "Les fleuves vont applaudir, les montagnes vont se réjouir."

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